Littérature 

 

Section Géopolitique 

Resume :

« Vers un nouveau Yalta » de Caroline Galactéros est un recueil de chroniques géopolitiques (2014–2019) qui analyse la recomposition du monde post-occidental et appelle la France à retrouver une diplomatie souveraine et lucide. Elle explique que la fin de l’ordre de Yalta : Galactéros affirme que l’équilibre issu de la Seconde Guerre mondiale est révolu. Un nouveau partage du monde se dessine, marqué par le déclin de l’Occident et l’émergence de puissances comme la Russie, la Chine ou l’Iran.Critique de l’Occident : Elle dénonce la mise à sac du Moyen-Orient, les incohérences face à l’islamisme radical, les utopies pacifistes, et l’effondrement du multilatéralisme. L’Occident, selon elle, a perdu toute crédibilité morale et stratégique.Appel à une diplomatie gaullienne : L’auteure exhorte les dirigeants français à sortir de l’alignement atlantiste et à défendre les intérêts nationaux avec pragmatisme et courage. Elle plaide pour une politique étrangère fondée sur le « réalisme éthique ». Réveil des nations : Le livre souligne le retour des États-nations comme acteurs majeurs, face à une Europe affaiblie et menacée de « double dévoration » — par les États-Unis et par une bureaucratie bruxelloise déconnectée.

Plan :

1. Constat de la fin de l’ordre hérité de Yalta

  • Yalta n’est plus : les équilibres issus de la Seconde Guerre mondiale se sont effondrés.
  • Un nouveau partage du monde est en cours, marqué par la multipolarité et la compétition des puissances.

2. Les fractures du Moyen-Orient

  • Mise à sac du Moyen-Orient par l’Occident : interventions militaires, chaos politique.
  • Conséquences : montée du terrorisme, radicalisation, instabilité régionale.

3. Défis migratoires, sécuritaires et culturels

  • Pressions migratoires sur l’Europe.
  • Crises identitaires et tensions sociales.
  • Fragilisation des États face aux flux humains et culturels.

4. Échec du multilatéralisme

  • Éclatement des mécanismes multilatéraux (ONU, institutions internationales).
  • Montée des stratégies unilatérales et des rapports de force.
  • Utopies pacifistes mises en échec.

5. Terrorisme et islamisme radical

  • Terrorisme multicéphale : Al-Qaïda, Daech et autres mouvances.
  • Incohérences occidentales dans la lutte contre l’islamisme radical.
  • Ambiguïtés des alliances et des interventions.

6. Le réveil des nations

  • Affirmation de nouvelles puissances (Chine, Inde, Turquie, Russie).
  • Résilience d’anciennes puissances qu’on croyait déclinantes.
  • Retour des peuples et des souverainetés nationales.

7. La place de l’Europe et de la France

  • Question centrale : acteur ou spectateur ?
  • Nécessité d’une réforme de la politique étrangère française.
  • Appel à une pensée stratégique plus pragmatique et éthique.

8. Conclusion

 Caroline Galactéros plaide pour une prise de conscience des élites françaises et européennes face à la recomposition mondiale. Elle appelle à une révolution pragmatique et éthique de la pensée stratégique occidentale, afin que l’Europe ne reste pas marginalisée.

L'auteur 

Née à Lyon en 1967 Études en classes préparatoires à l’ENS de Lyon (1986). Licence d’histoire, maîtrise et DEA de sciences politiques à Paris-I Panthéon-Sorbonne.Doctorat d’État en sciences politiques soutenu en 2001 sur : Analyse critique de la gestion des crises balkaniques de l’après-guerre froide. Auditrice de l’Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN) en 2006-2007. Colonel de réserve dans l’armée française (2004–2022). A travaillé dans l’évaluation et la prospective stratégiques pour les services du Premier ministre (SGDSN). Enseignante à HEC et à l’École de Guerre, où elle a dirigé des séminaires sur la stratégie et l’éthique du conflit. Fondatrice et présidente du think tank Geopragma, pôle français de géopolitique réaliste.Directrice du cabinet de conseil PLANETING, spécialisé en intelligence stratégique et gestion de crise. En 2023 elle a fonde sa chaine youtube 'paix et guerre'.

 

 

 

 

 

Resume :

Le livre Diplomatie de Henry Kissinger (1994) est une vaste fresque historique et stratégique qui retrace l’évolution des relations internationales, en mettant l’accent sur le XXᵉ siècle et la montée en puissance des États-Unis.Kissinger cherche à démontrer que la diplomatie repose sur la Realpolitik, c’est-à-dire une approche fondée sur l’équilibre des puissances, la raison d’État, et le pragmatisme stratégique, plutôt que sur des idéaux moraux ou universalistes.Il oppose deux visions : celle de Theodore Roosevelt, réaliste et stratégique, et celle de Woodrow Wilson, idéaliste et universaliste.

Le plan :

  • Introduction
    • Partie I : L’Europe classique (Metternich, Bismarck, équilibre des puissances).
    • Partie II : Les guerres mondiales et la fin de l’ordre européen.
    • Partie III : La Guerre froide (containment, détente, rôle des États-Unis).
    • Partie IV : L’après-guerre froide et les défis d’un monde multipolaire.
    • Conclusion : plaidoyer pour une diplomatie réaliste et pragmatique.

L'auteur :

Heinz Alfred Kissinger ne le 27 mai 1923 à Fürth (Bavière, Allemagne) dans une famille juive de la petite bourgeoisie.En 1938, il fuit l’Allemagne nazie avec sa famille et émigre aux États-Unis. Naturalisé américain en 1943, il sert dans l’armée américaine pendant la Seconde Guerre mondiale, notamment dans le renseignement militaire en Allemagne.Études à Harvard University dès 1946.Spécialisation en relations internationales et sciences politiquesObtient son doctorat en 1954 avec une thèse sur la diplomatie de Metternich. Devient professeur à Harvard en 1962, reconnu comme expert en stratégie nucléaire et politique étrangère. Conseiller à la sécurité nationale (1969–1975) sous Richard Nixon.Secrétaire d’État des États-Unis (1973–1977) sous Nixon puis Gerald Ford.Architecte de la politique de détente avec l’URSS et de l’ouverture diplomatique avec la Chine (rencontre Nixon–Mao en 1972).Joue un rôle clé dans les négociations de paix au Vietnam, ce qui lui vaut le Prix Nobel de la paix en 1973 (controversé car la guerre se poursuivait).Impliqué dans de nombreuses crises internationales : Chili (coup d’État de Pinochet en 1973), Moyen-Orient (accords de désengagement israélo-arabes), relations avec l’Afrique et l’Amérique latine.Auteur de nombreux ouvrages sur la diplomatie et la géopolitique, dont Diplomacy (1994) et World Order (2014). Défenseur de la realpolitik, privilégiant les rapports de force et l’équilibre des puissances plutôt que les idéaux moraux.

 

 

 

 

 

Il montre que jamais un ordre mondial véritablement universel n’a existé, chaque civilisation ayant imposé ses propres normes. Il plaide pour un nouvel équilibre multipolaire fondé sur la souveraineté, la légitimité et la coopération.

 

  • Plan thématique :

    • Chapitre 1 : L’Europe et l’équilibre westphalien.
    • Chapitre 2 : Les États-Unis et l’exceptionnalisme.
    • Chapitre 3 : La Chine et la tradition confucéenne.
    • Chapitre 4 : Le monde islamique et ses tensions internes.
    • Chapitre 5 : Les défis contemporains (terrorisme, technologie, mondialisation).
    • Conclusion : nécessité d’un nouvel équilibre global fondé sur le respect des civilisations.

L'auteur :

 

 

Le Grand Échiquier (1997) de Zbigniew Brzezinski est un essai géopolitique majeur qui expose la stratégie américaine pour maintenir sa suprématie mondiale après la chute de l’URSS, en contrôlant l’Eurasie, cœur stratégique de la planète. L’Eurasie (Europe + Asie) est le « grand échiquier » où se joue l’avenir du monde.Quiconque contrôle l’Eurasie contrôle le monde, selon les thèses de Mackinder et Spykman que Brzezinski reprend.Les États-Unis, seule hyperpuissance après 1991, doivent empêcher l’émergence d’un rival eurasien (Russie, Chine, Iran ou coalition).

Plan : 

1. Introduction : l’hyperpuissance américaine

  • Constat de la primauté mondiale des États-Unis après la chute de l’URSS.
  • Définition de l’Eurasie comme le centre stratégique de la planète.
  • Métaphore du “grand échiquier” : la politique internationale est une partie d’échecs où chaque puissance joue ses coups.

2. L’Eurasie, cœur géopolitique du monde

  • Importance démographique, industrielle et énergétique de l’Eurasie.
  • Risque : si une puissance ou coalition domine l’Eurasie, elle pourrait défier les États-Unis.
  • Nécessité pour Washington de prévenir l’émergence d’un rival.

3. Les zones stratégiques

  • Europe occidentale : alliée mais parfois réticente à suivre Washington.
  • Europe centrale et orientale : enjeu d’intégration dans l’OTAN et l’UE.
  • Russie : puissance déclinante mais toujours influente.
  • Asie centrale et Caucase : régions riches en ressources énergétiques, convoitées par plusieurs acteurs.
  • Chine : puissance montante, à surveiller.
  • Moyen-Orient : instabilité chronique mais importance énergétique.

4. Les impératifs géostratégiques américains

  • Maintenir l’équilibre des forces en Eurasie.
  • Soutenir l’élargissement de l’OTAN et l’ancrage de l’Europe dans l’orbite américaine.
  • Empêcher une alliance durable entre Russie et Chine.
  • Contrôler l’accès aux ressources énergétiques.
  • Promouvoir une image de leadership démocratique, tout en pratiquant une realpolitik.

5. Les scénarios d’avenir

  • Risques de fragmentation ou d’alliances hostiles en Eurasie.
  • Possibilité d’un monde multipolaire si les États-Unis ne maintiennent pas leur primauté.
  • Nécessité d’une stratégie cohérente pour prolonger l’ère américaine.

6. Conclusion : la mission américaine

  • Les États-Unis doivent rester la puissance pivot mondiale.
  • Leur rôle est de gérer le “grand échiquier” pour éviter l’émergence d’un rival global.
  • Brzezinski insiste sur la responsabilité historique des États-Unis dans la stabilité mondiale.

 

 

Le Traité de stratégie d’Hervé Coutau-Bégarie est une œuvre encyclopédique qui réhabilite la stratégie comme discipline intellectuelle et pratique, en l’étendant bien au-delà du champ militaire. Il propose une définition rigoureuse de la stratégie comme une dialectique des intelligences dans un milieu conflictuel.Fournir une synthèse complète de la pensée stratégique, en combinant histoire, théorie, et prospective.Défendre l’enseignement de la stratégie comme science autonome, distincte du droit, de l’économie ou de la diplomatie.Réconcilier stratégie pure (abstraite, universelle) et stratégie appliquée (contextuelle, opérationnelle).

Plan :

1. Introduction générale

  • La stratégie est comparée à Janus : une face tournée vers l’action (le stratège), l’autre vers la théorie (le stratégiste).
  • Elle est définie comme une science de la conflictualité, fondée sur la force et orientée vers des fins politiques.

2. Livre I – Stratégie générale

  • Étudie la guerre comme matrice de l’histoire et compétence légitime de l’État.
  • Analyse les mutations contemporaines : dissuasion, sécurité sans défense, stratégie sans guerre.
  • Reprend les fondements classiques : Clausewitz, Sun Zi, Guibert, Beaufre.

3. Livre II – Stratégies sectorielles

  • Décline la stratégie dans différents domaines :
    • Stratégie navale
    • Stratégie aérienne
    • Stratégie nucléaire
    • Stratégie spatiale
    • Stratégie économique et informationnelle
  • Montre que la logique stratégique s’applique à tout domaine conflictuel, mais avec prudence pour éviter la dilution du concept.

4. Livre III – Stratégie contemporaine

  • Étudie les conflits post-Guerre froide, les guerres asymétriques, la montée des acteurs non étatiques.
  • Analyse les doctrines stratégiques des grandes puissances (États-Unis, Russie, Chine, France).
  • Interroge la pertinence de la stratégie classique face aux nouvelles formes de guerre.

Chapitre :

Livre I : La stratégie pure

  1. Janus ou les deux faces de la stratégie
  2. La dialectique de la stratégie
  3. Les niveaux de la stratégie
  4. Les principes de la stratégie
  5. Les formes de la stratégie
  6. Les lois de la stratégie
  7. La stratégie et le temps
  8. La stratégie et l’espace
  9. La stratégie et l’incertitude
  10. La stratégie et la décision

 

Livre II : La stratégie appliquée

  1. La stratégie terrestre
  2. La stratégie navale
  3. La stratégie aérienne
  4. La stratégie spatiale
  5. La stratégie nucléaire
  6. La stratégie économique
  7. La stratégie psychologique
  8. La stratégie culturelle et idéologique
  9. La stratégie de dissuasion
  10. La stratégie de crise et de paix

Livre III : La stratégie en perspective

  1. La stratégie dans l’histoire
  2. La stratégie comparée (Occident, Russie, Chine, monde islamique, etc.)
  3. La stratégie contemporaine
  4. Les mutations de la stratégie au XXIe siècle
  5. La stratégie et la prospective

 

Né le 22 novembre 1956 à Angers Fils de Paul Coutau-Bégarie, courtier et poète.Études à l’Institut d’études politiques de Bordeaux.Diplômes : maîtrise en droit public, DEA d’analyse politique et d’histoire moderne et contemporaine.Ancien élève de l’École nationale d’administration (ENA), promotion Henri-François d’Aguesseau (1982).Docteur d’État en science politique.Enseignant et chercheur en stratégie militaire.Directeur de recherches en stratégie au Collège interarmées de défense (CID).Professeur au Cours Supérieur d’État-major (CSEM).Directeur d’études à l’École pratique des hautes études.Professeur à l’ICES (Institut catholique d’études supérieures).Fondateur de l’Institut de Stratégie Comparée (ISC).Directeur de publication de la revue Stratégique.Co-directeur avec Lucien Poirier de la collection Bibliothèque stratégique chez Economica.Traité de stratégie (1999, plusieurs rééditions) : ouvrage monumental de référence en langue française sur la pensée stratégique.La Puissance maritime (1985–2009) : série d’ouvrages sur la stratégie navale. Il etait laureat de l'academie Francaise, capitaine de fregate de reserve et chevalier de la legion d'honneur.

     

     

    Alfred Thayer Mahan – The Influence of Sea Power upon History, 1660–1783 (1890) est un ouvrage fondateur de la pensée stratégique navale. Il démontre que la puissance maritime est le facteur décisif dans l’essor et le déclin des grandes nations.Mahan analyse la période 1660–1783, marquée par la rivalité entre la France, l’Angleterre et les Provinces-Unies.

    1. Facteurs de la puissance maritime

        • Position géographique (accès aux mers, ports).
        • Caractère national (esprit commercial, discipline navale).
        • Institutions politiques favorisant le commerce et la marine.
        • Nombre et qualité des navires marchands et militaires.

    2. Études historiques

        • L’Angleterre, grâce à sa flotte et son commerce, devient la première puissance mondiale.
        • La France, malgré ses ressources, échoue à maintenir une stratégie navale cohérente.
        • Les Provinces-Unies déclinent faute de population et de ressources suffisantes.

    3. Leçons stratégiques

        • Une flotte de guerre doit protéger le commerce maritime.
        • Les bases navales et colonies sont essentielles pour soutenir la flotte.
        • La puissance terrestre seule ne suffit pas : sans maîtrise des mers, un empire est vulnérable.
      • Mahan démontre que la puissance maritime est le pivot de la puissance mondiale. Son livre a façonné la stratégie navale moderne et influencé durablement la géopolitique.

       

       

       

      Carl von Clausewitz – De la guerre (Vom Kriege, publié en 1832) est l’ouvrage de référence de la pensée stratégique moderne. Il analyse la nature de la guerre, ses logiques internes et son rapport à la politique.

        • La guerre est définie comme :
          • « Un acte de violence destiné à contraindre l’adversaire à exécuter notre volonté. »

      Elle est toujours subordonnée à la politique :

      • « La guerre n’est que la continuation de la politique par d’autres moyens. »

       

      1. La nature de la guerre

      • La guerre est une dualité : instrument rationnel de la politique, mais aussi phénomène chaotique soumis aux passions et aux hasards.
      • Clausewitz parle de la « trinité remarquable » :
      • Violence et passion (le peuple)
      • Hasard et probabilité (l’armée et les chefs)
      • Raison et finalité politique (le gouvernement)

      2. La dialectique de l’action

      • La guerre est une confrontation de volontés, une dialectique des intelligences.
      • Elle tend vers l’« escalade absolue » (guerre totale), mais reste limitée par des contraintes politiques, sociales et matérielles.

      3. Le brouillard et la friction

      • Brouillard de la guerre : incertitude permanente, information imparfaite.
      • Friction : obstacles imprévus qui perturbent l’action militaire (fatigue, erreurs, météo, moral).

      4. Stratégie et tactique

      • Tactique : l’art de conduire les combats.
      • Stratégie : l’art d’utiliser les combats pour atteindre l’objectif politique.
      • La stratégie doit toujours rester au service de la politique

       

       L’Art de la guerre de Sun Tzu est un traité chinois du VIᵉ siècle av. J.-C. composé de 13 chapitres. Il enseigne que la meilleure victoire est celle obtenue sans combat, grâce à la stratégie, la connaissance de soi et de l’ennemi, et l’adaptation aux circonstances.La guerre est une affaire grave : elle ne doit être engagée que si la survie de l’État l’exige.Connaissance : se connaître soi-même et connaître l’ennemi est la clé de la victoire.Préparation : planifier soigneusement, évaluer les conditions (terrain, saisons, moral, discipline, commandement).Victoire sans combat : l’idéal est de vaincre par la ruse, la diplomatie ou la dissuasion.Adaptabilité : changer de tactique selon les circonstances, exploiter les faiblesses adverses.Leadership : un bon chef inspire confiance, discipline et unité.Espionnage : l’information est une arme décisive pour anticiper et déjouer l’ennemi.

      Chapitre 1 – Évaluation : Cinq facteurs à considérer (doctrine, temps, terrain, commandement, discipline).
      Chapitre 2 – Conduite de la guerre : Importance des ressources et du coût des campagnes.
      Chapitre 3 – Attaque par la stratégie : Vaincre sans combattre est la suprême habileté.
      Chapitre 4 – Dispositions tactiques : Organisation et positionnement des troupes.
      Chapitre 5 – L’énergie : Utiliser l’élan et la dynamique des forces.
      Chapitre 6 – Points faibles et forts : Exploiter les vulnérabilités de l’ennemi.
      Chapitre 7 – Manœuvres : Souplesse et mobilité sur le terrain.
      Chapitre 8 – Variation des tactiques : Adapter les plans aux circonstances changeantes.
      Chapitre 9 – L’armée en marche : Logistique et discipline en déplacement.
      Chapitre 10 – Terrain : Avantages et dangers des différents types de terrain.
      Chapitre 11 – Les neuf situations : Stratégies selon les contextes de bataille.
      Chapitre 12 – Attaque par le feu : Usage des éléments et de l’environnement.
      Chapitre 13 – Usage des espions : Le renseignement comme clé de la victoire.

       L’Amiral Raoul Castex (1878‑1968) est l’auteur des Théories stratégiques (1929‑1935), un monumental traité en cinq volumes qui dépasse la stratégie navale pour proposer une véritable synthèse de la pensée stratégique générale et géopolitique. Il combine l’héritage de Mahan (méthode historique) et de la Jeune École (méthode matérielle), tout en intégrant les bouleversements techniques (sous‑marin, aviation) et politiques (guerre totale).Stratégie générale : La guerre ne se limite pas aux opérations militaires. Elle inclut les dimensions économiques, sociales et politiques.Interarmées : Castex insiste sur la coopération entre les différentes armes (terre, mer, air).Adaptation aux techniques modernes : Le sous‑marin et l’avion bouleversent la guerre navale, mais doivent être intégrés dans une vision globale.Méthode dialectique : Il dépasse l’opposition entre histoire et matériel, montrant que les innovations doivent être replacées dans la continuité des principes stratégiques.Géopolitique : La stratégie est liée aux ressources, aux colonies et aux équilibres mondiaux. Castex développe une pensée française face aux puissances anglo‑saxonnes.Manœuvre stratégique : La mobilité et la souplesse sont centrales, anticipant la doctrine moderne de la guerre de manœuvre.Renseignement et arrière : Il souligne l’importance des arrières (logistique, économie) et du renseignement pour soutenir l’effort de guerre.

       

      • Volume I – Introduction et principes généraux (1929)

        • Définition de la stratégie et distinction entre tactique et stratégie.
        • Méthodes : historique (Mahan) et matérielle (Jeune École).
        • Principes permanents de la guerre navale.
        • Importance de la géographie et des ressources.

        Volume II – La manœuvre stratégique (1930)

        • Étude des grandes manœuvres navales dans l’histoire.
        • Notion de concentration des forces et mobilité.
        • Guerre de position vs guerre de mouvement.
        • Influence des nouvelles armes (sous‑marin, aviation).

        Volume III – La guerre totale et ses implications (1931)

        • Passage de la guerre limitée à la guerre totale.
        • Rôle des arrières : économie, logistique, moral.
        • Interaction entre guerre terrestre et guerre maritime.
        • Stratégie globale et interarmées.

        Volume IV – Stratégie générale et géopolitique (1932)

        • Lien entre stratégie et politique internationale.
        • Colonies, ressources et routes maritimes.
        • Étude des équilibres mondiaux et rivalités impériales.
        • La France dans le système international.

        Volume V – Synthèse et perspectives (1935)

        • Récapitulation des principes stratégiques.
        • Adaptation aux évolutions techniques.
        • Vision prospective de la guerre future.
        • Place de la stratégie navale dans la stratégie générale.

      pédia – Raoul Castex, Institut de Stratégie Comparée – Théories stratégique

       Dans Naissance et déclin des grandes puissances (1987), Paul Kennedy montre que la puissance des États dépend de l’équilibre entre leurs capacités économiques et militaires. Les nations qui surinvestissent dans la guerre au détriment de leur économie finissent par s’affaiblir et décliner.Puissance = économie + stratégie militaire.Les États qui consacrent trop de ressources à la guerre (sur‑extension impériale) s’épuisent.

        Le livre couvre cinq siècles d’histoire mondiale (1500‑1980) et s’articule en trois grandes parties :

         

        1. Stratégie et économie dans le monde pré‑industriel
          • Étude des empires espagnol, ottoman, chinois Ming, et du monde musulman.
          • Les Habsbourg (1519‑1659) : tentatives hégémoniques et limites financières.
          • Le “miracle européen” : montée en puissance grâce aux finances et à l’innovation militaire.
        2. Économie et stratégie à l’ère industrielle (1760‑1914)
          • Révolution industrielle et renversement des équilibres mondiaux.
          • Ascension de l’Angleterre comme puissance dominante.
          • Déclin relatif des puissances non européennes.
          • Montée des États‑Unis, de l’Allemagne et du Japon.
        3. La mise en place d’un monde bipolaire (1914‑1980)
        • Première Guerre mondiale : guerre totale et crise des puissances moyennes.
        • Seconde Guerre mondiale : affirmation des États‑Unis et de l’URSS.
        • Guerre froide : équilibre bipolaire, course aux armements, pressions économiques.
        • Analyse des perspectives pour l’Europe, le Japon, la Chine et les États‑Unis.

         La Grande Dissimulation. Histoire secrète de l’Union européenne (Christopher Booker & Richard North, 2016) est un essai qui retrace la construction européenne vue du point de vue britannique, en insistant sur ses zones d’ombre et ses mécanismes cachés. Les auteurs défendent l’idée que l’Union européenne est née d’un projet politique dissimulé, conçu par Jean Monnet et soutenu par les élites, qui aurait progressivement transféré le pouvoir des parlements nationaux vers une administration supranationale.

        Introduction

        • Présentation de la thèse : l’Union européenne serait née d’un projet politique dissimulé.
        • Méthode : enquête historique et documentaire, du point de vue britannique.

        Première partie – Les origines du projet européen (années 1920‑1950)

        • Les premières idées d’union européenne dans l’entre‑deux‑guerres.
        • Jean Monnet et ses réseaux : rôle dans la Première Guerre mondiale et dans la CECA.
        • L’occupation de la Rhénanie et les prémices de la coopération économique.
        • Influence des États‑Unis et affaiblissement du Commonwealth.

        Deuxième partie – La mise en place des institutions (1950‑1970)

        • La CECA et le Traité de Rome.
        • Les négociations secrètes autour de l’intégration.
        • La renucléarisation discrète de l’Allemagne.
        • Les premiers élargissements et le rôle de De Gaulle (veto au Royaume‑Uni).

        Troisième partie – L’approfondissement de l’intégration (1970‑1990)

        • Les conférences intergouvernementales et leurs pressions.
        • Fonctionnement des lobbies bruxellois.
        • Le rôle de Kohl, Delors et Mitterrand.
        • Passage de la CEE à l’Union européenne (Traité de Maastricht).

        Quatrième partie – Vers une gouvernance supranationale (1990‑2005)

        • La “révolution de gouvernement” : l’administration européenne supplante les parlements nationaux.
        • La Convention Giscard et le projet de Constitution européenne.
        • Le référendum français de 2005 et le rejet du traité.

        Cinquième partie – L’échec de la méthode communautaire (2005‑2016)

        • Les crises de légitimité et de souveraineté.
        • Le rôle de Chirac et l’incompréhension du “non” français.
        • Le Brexit comme conséquence logique du projet dissimulé.
        • Conclusion : l’Union européenne comme “coup d’État au ralenti”.

         

         Vaincre en mer au XXIᵉ siècle (François‑Olivier Corman & Thibault Lavernhe, 2023) est un traité moderne de tactique navale qui analyse les invariants de la guerre sur mer et les bouleversements liés aux nouvelles technologies. Les auteurs identifient un cinquième âge de la conflictualité navale, celui de la robotique et du numérique, après ceux de la voile, du canon, de l’avion et du missile.

        Première partie – Les invariants de la guerre sur mer

        • Principes intemporels : concentration des forces, mobilité, surprise, renseignement, logistique.
        • Études de batailles historiques pour illustrer ces invariants.
        • Importance de la mer comme espace stratégique et vital.

        Deuxième partie – Les âges de la conflictualité navale

        • Âge de la voile : manœuvre et maîtrise du vent.
        • Âge du canon : puissance de feu et artillerie navale.
        • Âge de l’avion : projection aérienne et porte‑avions.
        • Âge du missile : frappe à distance et dissuasion.
        • Cinquième âge : robotique et numérique (drones, systèmes autonomes, cyber).

        Troisième partie – Les inflexions contemporaines

        • Impact des nouvelles technologies : satellites, cyber‑attaques, automatisation.
        • Guerre interarmées : intégration terre‑mer‑air‑espace.
        • Transformation des flottes modernes : frégates, sous‑marins, porte‑avions, drones navals.
        • Études de cas récents (Ukraine, tensions indo‑pacifiques).

        Quatrième partie – Vers une tactique navale générale

        • Synthèse des invariants et des inflexions.
        • Adaptation des doctrines navales aux réalités du XXIᵉ siècle.
        • Place de la France et de l’Europe dans la conflictualité maritime mondiale.
        • Prospective : comment “vaincre en mer” dans l’âge de la robotique.

        Conclusion

        • La mer reste un espace stratégique décisif.
        • La victoire dépend de l’adaptation aux nouvelles technologies sans oublier les principes classiques.
        • Nécessité d’un investissement intellectuel et doctrinal pour préparer les marines de demain.

        Dans La guerre des États‑Unis contre l’Europe (2023), Youssef Hindi décrit une guerre permanente, vitale et économique menée par les États‑Unis contre l’Europe. Selon lui, ce conflit n’est pas seulement matériel mais s’enracine dans une généalogie historique et théologique, allant de l’hégémonie maritime d’Athènes jusqu’à la “Destinée manifeste” américaine.

        Première partie – Les racines historiques de la guerre

        • Athènes et l’hégémonie maritime : analogie entre la domination antique par la mer et l’hégémonie américaine.
        • Rome et l’Empire : continuité des logiques impériales.
        • De l’Angleterre aux États‑Unis : passage du thalassocratisme britannique à l’hégémonie américaine. 

        Deuxième partie – La théologie politique américaine

        • Messianisme et “Destinée manifeste” : l’idée que les États‑Unis sont élus pour dominer le monde.
        • Puritanisme et mission divine : influence religieuse sur la politique étrangère.
        • Le rôle de l’Ancien Testament dans la culture politique américaine.

        Troisième partie – La guerre économique contre l’Europe

        • Affaiblissement du Commonwealth et de l’économie européenne.
        • Contrôle des flux financiers et énergétiques.
        • Sanctions, dollar et dépendance technologique.
        • Exemples contemporains : guerre en Ukraine et découplage énergétique.

        Quatrième partie – La guerre contre l’État de droit

        • Érosion des souverainetés nationales.
        • Imposition d’un ordre supranational dominé par Washington.
        • Affaiblissement des institutions démocratiques européennes.

        Cinquième partie – Une guerre transversale

        • Pas une lutte des classes : guerre contre toutes les classes sociales.
        • Guerre contre la société elle‑même : destruction des structures traditionnelles.
        • Conséquences pour l’avenir de l’Europe : perte d’autonomie et dépendance stratégique.

        Conclusion

        • Synthèse : l’Europe est engagée dans une guerre invisible, vitale et économique.
        • Nécessité de comprendre la dimension théologique et historique pour résister.
        • L’avenir de l’État de droit européen dépend de la capacité à s’affranchir de l’hégémonie américaine.

         Dans La fin de l’ordre occidental ? (2024), Jacques Sapir analyse la crise du système financier et économique international hérité de l’après‑guerre. Il montre que l’Occident (États‑Unis, Europe, Japon) perd son hégémonie face au “Grand Sud” et aux BRICS, et que l’ordre mondial fondé sur le dollar et les institutions de Bretton Woods est en train de se déliter.

        Première partie – Les institutions de l’ordre occidental

        • Création du FMI, de la Banque mondiale et du GATT/OMC après 1945.
        • Rôle du dollar comme pivot du système.
        • Fonctionnement et limites de ces institutions.

        Deuxième partie – Les crises de l’ordre occidental

        • Crise des années 1970 (fin de Bretton Woods, choc pétrolier).
        • Crise financière de 2008 et incapacité des institutions à réguler.
        • Montée des inégalités et perte de légitimité.

        Troisième partie – L’émergence du “Grand Sud”

        • Formation des BRICS (2006) et élargissements récents.
        • Poids économique croissant : 32 % du PIB mondial en parité de pouvoir d’achat en 2023.
        • Initiatives alternatives : Banque des BRICS, projets de monnaie commune, nouvelles routes de la soie.

        Quatrième partie – Le déclin relatif de l’Occident

        • Refus américain de réformer les institutions internationales.
        • Dépendance énergétique et industrielle de l’Europe.
        • Isolement progressif du bloc occidental face au Sud global.

        Cinquième partie – Vers un monde multipolaire

        • Risque de fracture durable entre deux blocs (Occident vs Grand Sud).
        • Scénarios possibles : coopération, confrontation, ou sécession mondiale.
        • Nécessité pour l’Europe de repenser sa place et ses alliances.

        Concluson

        • L’ordre occidental fondé sur le dollar et les institutions de Bretton Woods est en train de s’effondrer.
        • Le monde entre dans une phase multipolaire où l’Occident doit accepter de partager le pouvoir.
        • Sapir appelle à une réflexion stratégique pour éviter une rupture brutale.

        L’ami américain (Éric Branca, 2017) retrace la “guerre secrète” entre les États‑Unis et la France gaullienne, de 1940 aux années 1970. L’ouvrage montre comment Washington a constamment cherché à affaiblir l’indépendance française, préférant Pétain, Darlan ou Giraud à De Gaulle, et comment ce dernier a résisté à l’AMGOT (administration militaire américaine prévue pour la France libérée).

        Première partie – Roosevelt contre De Gaulle (1940‑1944)

        • Refus américain de reconnaître De Gaulle comme chef de la France libre.
        • Préférence pour Pétain, Darlan ou Giraud.
        • Projet AMGOT : administration militaire américaine prévue pour la France libérée.
        • La bataille diplomatique de De Gaulle pour imposer la légitimité française.

        Deuxième partie – La France face à l’AMGOT (1944‑1945)

        • Les plans américains pour contrôler la France après la Libération.
        • Le rôle du CNR et du gouvernement provisoire.
        • Victoire politique de De Gaulle : maintien de la souveraineté française.

        Troisième partie – La guerre froide et l’OTAN (1945‑1958)

        • Mise en place de l’OTAN sous direction américaine.
        • Pressions sur la France pour s’aligner sur Washington.
        • Les tensions autour de l’arme nucléaire et de la politique coloniale.
        • La IVᵉ République et ses compromis avec les États‑Unis.

        Quatrième partie – De Gaulle au pouvoir (1958‑1969)

        • Retour du Général et affirmation de l’indépendance nationale.
        • Politique nucléaire française et refus de la dépendance américaine.
        • Sortie du commandement intégré de l’OTAN (1966).
        • Relations avec l’URSS et la Chine : diplomatie multipolaire gaullienne.
        • Conflits avec Washington sur le Vietnam et le dollar.

        Cinquième partie – Nixon et la détente (1969‑1970)

        • Richard Nixon, seul président américain à comprendre la logique gaullienne.
        • Début d’une relation plus équilibrée entre Paris et Washington.
        • La fin de la “guerre secrète” avec la mort de De Gaulle en 1970.

        Conclusion

        • L’“ami américain” fut souvent un adversaire caché.
        • De Gaulle incarne la résistance à la vassalisation.
        • Le combat pour la souveraineté reste d’actualité dans les débats européens.

        "Je n'ai pas de mots pour décrire le service exceptionnel que j'ai reçu de votre entreprise. Leur équipe s'est surpassée pour répondre à nos besoins et a dépassé nos attentes."

        Olivier Ferrand